23 janvier 2024

Spectacle de la fatalité et fatalité du spectacle

Par Philippe

Là où je vois que les gens comme nous comprennent mieux la situation que les prétendus experts, ce n’est pas par leur talent de prédire des événements spécifiques, mais bien par leur capacité de saisir dans quelle sorte de monde nous vivons. Georges Orwell

Fatalité : La fatalité n’entre pas dans le champ proprement politique des choses sur lesquelles on a prise et on délibère. Cédric Lagandré, La Société intégrale, 2009.

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Spectacle : Tout ce qui était vécu s’est éloigné dans une représentation.
Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du non-vivant.
Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images.

Guy Debord, La Société du Spectacle

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A qui sait lire, à qui sait regarder, tout est déjà là. Tout est déjà expliqué. Tout a déjà été vécu dans l’Histoire, tout s’est déjà joué au moins une fois. Aux hommes historiques, il n’arrive que des choses historiques.

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Histoire ou fatalité ? C’est la première question à se poser lorsque un événement survient. C’est-à-dire : les êtres humains ont-ils une part proactive ou seulement réactive dans l’événement ? Ont-ils agi en amont ou bien réagissent-ils en aval ?

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La classe historique qui a pris en main l’Histoire par un coup de force n’a qu’une chose à craindre et c’est que l’Histoire la fasse sortir de l’Histoire. Ainsi lui faut-il tenter d’annihiler l’Histoire.

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Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages de l’histoire se produisent pour ainsi dire deux fois, mais il a oublié d’ajouter : la première fois comme une grande tragédie, la seconde fois comme une farce sordide. Karl Marx, Le Dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte

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Le Covid 19 fut une farce, un spectacle sordide.

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Sordide :

  • D’une saleté repoussante, d’une misère extrême.
  • D’une bassesse extrême, ignoble.

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La fatalité et le spectacle pour grimer la farce en tragédie, pour exclure l’Histoire.

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Les gens tombaient morts subitement dans les rues de Wuhan. Des villages italiens entiers étaient décimés, etc.

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La farce de quelle tragédie ? La farce d’une farce ?

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Le 6 mars 2020, Père microUbu va au théâtre avec la Mère microUbu et déclare : « La vie continue. Il n’y a aucune raison, mis à part pour les populations fragilisées, de modifier nos habitudes de sortie ». Le 11 mars démarre la première période de confinement.
Jusqu’au bout le pouvoir s’est battu contre la fatalité, nous dit Père microUbu. Le 16 mars : « Nous sommes en guerre, en guerre sanitaire, certes : nous ne luttons ni contre une armée, ni contre une autre Nation. Mais l’ennemi est là, invisible, insaisissable, qui progresse. Et cela requiert notre mobilisation générale. ». L’ennemi est là, invisible, qui progresse : c’est la définition de la cinquième colonne, du traître. Ainsi ce discours de Père microUbu ne peut être contesté que par des traîtres, des complotistes.

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Père Ubu : Avec ce système, j’aurai vite fait fortune, alors je tuerai tout le monde et je m’en irai.
Ubu Roi, acte III

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« Père Ubu : lâche, traître, naïf, bête, gros, goinfre, méchant et cupide, il incarne tous les vices les plus primaires, avec une cruauté enfantine. C’est le symbole de la cupidité des hiérarchies politiques, l’absurdité de vouloir toujours tout. Il est très avare : « Encore une fois, je veux m’enrichir, je ne lâcherai pas un sou ».

Mère Ubu : incarne dans tout le cycle la perfide manipulatrice. Inspirée par lady Macbeth, c’est elle qui va, tout au long d’Ubu roi, pousser Ubu à suivre ses idées »

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« Moscou version 1991 produit sur Tiozkine une impression plus détestable encore qu’un an auparavant. Toute la vermine, toute la merde, qui jusqu’alors se planquaient dans les coins, étaient remontées à la surface, réduisant à sa merci la malheureuse capitale. » Alexis Varlamov, Alexandre ou la vie éclatée, 1995.

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L’histoire ne sert à rien , ou plutôt ne sert qu’au pouvoir si elle ne se donne pas pour tâche de relativiser le présent, d’en démasquer la contingence, là où le discours autorisé s’efforce de le rendre nécessaire. Sans recul historique, la fatalité du présent décourage l’action humaine. La fatalité n’entre pas dans le champ proprement politique des choses sur lesquelles on a prise et dont on délibère. Aussi le savoir historique est-il immédiatement politique : l’histoire, entendue comme récit, sert à faire valoir le caractère historique du présent, c’est-à-dire son appartenance à l’histoire entendue comme processus. En montrant que le présent n’est pas tombé du ciel, mais qu’il est au contraire devenu, qu’il a surgi d’une multiplicité de causes, on le fait entrer dans le champ politique de la parole et de l’action, c’est-à-dire de la liberté humaine. Cédric Lagandré, La Société intégrale

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Tout événement historique exclut la fatalité. Et tout événement est historique.

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C’est le plus grand crime commis par ceux qu’on a appelé complotistes, contester la fatalité de l’événement.

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La pandémie de Covid-19 n’a pas eu lieu, et cependant elle a bien eu lieu.

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Nous avons assez de recul aujourd’hui pour, chiffres en mains, avoir la preuve qu’il n’y a pas eu de pandémie, du moins que sa gravité, sa létalité n’a jamais atteint ce que le pouvoir a essayé de nous faire croire, et est parvenu à faire croire à une majorité de la population certainement. Le taux de mortalité en 2020 a été l’un des plus bas jamais enregistré.

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Pourtant, il semble que ce discours soit peu audible et peu entendu.

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L’acharnement à traiter de complotistes ceux qui s’opposent au discours officiel est bien la preuve qu’il y a complot.

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Il s’agit de rendre inaudibles tout discours qui critique le discours officiel en jetant un anathème, en décrétant une excommunication.

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Les soviétiques avaient comme anathème « le parasitisme social ». L’opposant au discours officiel sur le Covid émet des paroles qui parasitent ce discours officiel.

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Il est faux de croire que nous vivons dans une dictature soft car le discours totalitaire du pouvoir a été intégré par une grande partie de la population.

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Il est difficile de s’opposer au pouvoir quand le pouvoir est partout. Il vous empêchera d’aller là où il n’est pas, où il est peu. C’est ainsi qu’on a interdit les promenades en forêt.

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L’épisode covidiste climax de la période de laquelle nous ne sommes pas sorti, dans laquelle nous ne venons pas tout juste de rentrer, est un apocalypse et une épiphanie.

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Celui qui accepte une injection expérimentale pour avoir le droit de boire un café, qui ne trouve pas à redire quand on ostracise une partie de la population parce qu’elle refuse l’injection, on craint d’imaginer ce qu’il sera prêt à accepter quand sa survie même sera en jeu.

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Le déferlement de haine et d’abjection, le triomphe des plus médiocres, des opportunistes, des ordures.

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Macron et ses comparses, subalternes biberonnés au jus d’excréments du capital, étrons flasques de la plus-value effondrés sur le trône du scrutin universel où le scrotum de leurs bourses vides et avachies nettoient l’émail, n’en finissent pas de faire sous eux la démocratie. Ces chiures de moucherons de l’histoire finiront par exploser comme les chiottes dans la gueule de Marcello de la Grande bouffe. Film prémonitoire où ne manque que la cocaïne pour parfaire le tableau contemporain. Des gaz d’un cadavre en putréfaction, voilà ce qu’ils sont, derniers pets du capital, il en est un même qui joue du piano avec sa pine pour couvrir ses vents intempestifs et indomptés, comme Michel qui souffre de ne plus pouvoir danser, tableau parabolique de la bourgeoisie qui se débonde et qui ne bande plus. Et la scène se termine en cuillerée de purée que l’on donne à Michel comme on nourrit le bébé dépourvu de dents. Michel meurt dans un dernier pet foireux, en équilibre sur la rambarde du balcon, justice est faite, une justice qui retrouve son aplomb dans la mort. Rien de nouveau sous le soleil noir de Satan qu’on peut appeler marchandise, argent, bourgeoisie ou capital. Il suffit de montrer le merdier tel qu’il est pour faire scandale, comme de tout temps. Il me semble que le cloaque ne s’est jamais autant étalé qu’à cette heure. Les égouts débordent… Mais, ils ont toujours plus ou moins débordé. Mais, on ne croit plus en leur fable, etc. Plus rien ne fonctionne mais rien n’a jamais fonctionné. La fable de l’efficacité : même plus efficace à faire de l’argent qui est la seule efficacité qu’ils connaissent. Seule leur communication a été efficace car ce monde tient seulement grâce à son emballage, par son mensonge.

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Guy Debord écrit dans sa thèse 8 : La réalité surgit dans le spectacle, et le spectacle est réel. Et thèse 9 : Dans monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux. L’épisode du Covid est le renversement des thèses de Debord, leur réfutation qui prouve leur validité jusqu’ici.
Le spectacle a surgit dans le réel et le réel est devenu spectacle. Le faux est devenu un moment du vrai.
C’est à ce renversement qu’a servi surtout le confinement. Le confinement est l’événement ou plutôt le contre-événement. Il a servi à modifier la réalité dans le sens du pouvoir,Il a servi a créer le spectacle réel de la fatalité. Les médias ne suffisaient pas à faire croire à la farce. Il fallait que la farce soit dans les rues. Des rues vides ressemblant à celles des films qui mettent en scène la fin du monde, où seules les sirènes des pompiers et des ambulances résonnent. Le seul lieu où l’activité semblait frénétique était les urgences des hôpitaux. Il fallait faire en sorte que le rapport concret avec la maladie soit un rapport tragique. Quand il est trop tard. Ainsi, il fallait laisser les gens suffoquer, s’étouffer chez eux et empêcher les médecins libéraux de pratiquer afin que quiconque ait un rapport avec cette maladie puisse en constater l’extrême dangerosité.

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Le gouvernement du spectacle, qui à présent détient tous les moyens de falsifier l’ensemble de la production aussi bien que de la perception, est maître absolu des souvenirs comme il est maître incontrôlé des projet qui façonnent le plus lointaine avenir. Il règne seul partout ; il exécute ses jugements sommaires. Guy Debord, Commentaires sur la société du spectacle, 1992.

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Discours prononcé le 30 octobre 2021 lors d’une manifestation à Saint-Germain-en-Laye

Chaque semaine, on est un petit groupe à discuter de la manifestation du samedi suivant. On essaie de lui donner une couleur particulière à chaque fois, de centrer cette manifestation sur telle ou telle thématique parce que ce qui nous arrive depuis bientôt deux ans touche à tous les aspects fondamentaux de la vie, de notre vie et ainsi nous ne voulons rien oublier. Il y a tellement de personnes ou de groupes qui ont été bouleversés, affectés, qui ont vécu ou vivent encore des drames qu’aussi et surtout nous ne voulons oublier personne.

Ce samedi, la tentation était forte de barioler, de décorer notre manifestation aux couleurs d’Halloween. Mais, c’eut été se confondre, se fondre dans un calendrier commercial. C’eût été s’imposer une fête que les marchands, les vendeurs de pacotille nous ont imposé. Certes, cette fête a des origines européennes, des origines celtes, très anciennes mais depuis longtemps la Toussaint et la fête des morts l’ont remplacée. Mais, chassez le marchand du temple par la porte, il rentrera pas la fenêtre. Et le temple, c’est-à-dire nos traditions, notre culture, notre civilisation est devenu un vrai moulin ouvert aux quatre vents. Un moulin en ruines mais dont il est encore possible de tirer quelques billets. Mais, ceci est un autre problème, et même si c’est peut-être le problème fondamental en fait, il nous emmènerait trop loin.

Nous n’habillerons pas cette manifestation aux couleurs d’Halloween car depuis près de deux ans, c’est Halloween tous les jours ! Depuis presque deux ans, ce sont les croque-mitaines, les affreux et effrayants clowns d’Halloween et les fossoyeurs de la pensée et de la vie qui sont à la manœuvre ! Depuis deux ans, c’est Halloween tous les jours parce qu’il s’agit de nous faire peur. Il s’agit de figer la vie dans l’effroi, il s’agit de glacer nos cœurs et nos âmes. Parce qu’ils savent comme Épictète l’a dit que : « Le principe de tous les maux pour l’homme, de la bassesse, de la lâcheté, ce n’est pas la mort, mais plutôt la crainte de la mort. » Tous les jours, ils sont venus ânonner leur litanie morbide, le décompte des morts. Il s’en repaissent de la mort comme des charognards, pire que hyènes et vautours, parce que hyènes et vautours ont leur utilité. Ceux-là qui ont interdit aux médecins de prescrire, de soigner, ceux-là qui n’ont cessé de mentir, d’interdire, de réprimer, de censurer voudraient nous faire croire qu’ils travaillent pour notre bien ? Il n’y a qu’une seule vraie pandémie depuis presque deux ans, et c’est la pandémie du mensonge et de la corruption. Les virus, ce sont eux, ces suppôts de la mort qui veulent vous empêcher de vivre depuis deux ans. Ce sont les représentants de commerce de la mort, ce sont les fondés de pouvoir de la mort. Depuis deux ans, derrière nos masques, nous sommes privés de sourire et d’oxygène, privés d’humanité, nous ne sommes que l’ombre de nous-même, des apparitions, des fantômes. Parce que les représentants de la mort ne s’inquiètent que d’une seule chose et c’est du monde réel, de la réalité, de la vraie vie, celles où vivent les vrais gens, ceux qui comme vous, comme moi, comme nous ne sommes rien pour eux. Et quand la réalité ne leur plaît pas, quand la vie continue malgré tout, comme elle a toujours continué de tout temps malgré les fléaux, les catastrophes et les guerres, alors le plus simple est de changer la réalité et de changer les individus qui la peuplent. Voilà pourquoi ils nous ont confinés. Le confinement n’a servi qu’à une seule chose : faire en sorte que le monde extérieur ressemble à leur récit de mort. Oui, quand vous sortiez dans la rue pendant ce court moment qui vous était accordé et dans le périmètre restreint qu’on vous concédait, hé bien, il vous semblait bien que la mort avait pris ses aises. Une ambiance crépusculaire, de fin du monde, tel que les films et séries apocalyptiques qui sont produits à la chaîne depuis quelques années nous en ont donné la représentation s’était installée dans nos rues. Ces rues désertées, quelques rares passant hagards, pressés et effrayés quand ils vous croisent, fuyant leur peur, les commerces vides, les sirènes d’ambulance ou de pompier, la police ici ou là, et nous voilà dans la série The Walking dead ou dans les films 28 jours plus tard ou encore dans Je suis une légende. Les serviteurs de la mort avaient réussi leur coup : il suffit de mettre le nez dehors pour voir que la réalité correspond à leur récit. Le tour est bien joué. D’ailleurs pourquoi nous ont-il interdit d’aller en forêt ? Tout simplement, parce que nous aurions pu y découvrir que la vie continue, que la vie grouille, que la vraie vie, c’est la liberté, sans toutes les barrières, les distanciations, les masques. Et je ne vois pas de hasard dans le fait justement que nous organisions nos rencontres, nos apéros dans la forêt même si c’est à la lisière. Nous avons très bien compris que la vie n’était plus à l’œuvre dans les rues. Comme si nous voulions nous dissimuler du regard des croque-morts, parce que le loup qui nous mangerait n’est pas dans les bois.

Je ne veux pas dire qu’il n’y a pas eu d’épidémie, je ne nie pas les morts, je ne nie pas les malades. Mais, saurons-nous jamais combien il y eut de morts dus effectivement au Covid ? Je ne nie pas les morts. Je dis juste que si nous avions laissé la vie faire et ceux qui défendent la vie, cette épidémie serait presque passé inaperçue. Oui, j’ose avancer cela. Sont morts dans l’immense majorité des vieilles personnes ou des personnes fragiles qu’il aurait fallu protéger. Et qu’ont-ils fait nos soi-disant responsables : ils ont depuis trente ans travaillé à la destruction de notre système de soins, ils ont réduit les moyens des hôpitaux, ils ont empêché les médecins de soigner, ils ont insulté ceux qui disaient avoir des traitements, ils ont essayé de les faire taire, et ils essayent encore, ils ont créé un comité soi-disant scientifique qui travaille dans l’ombre, partout se sont avancés les corrompus de big-pharma avec l’insulte et la haine à la bouche. Ils ont même euthanasiés les occupants des EHPAD en leur administrant du Rivotril. Et aujourd’hui, ce sont les réfractaires comme nous, ceux qui refusent de se plier à leur dessein de mort qui sont ostracisés, relégués, discriminés. Ceux qui disaient depuis les premiers jours de la crise que le pouvoir n’avait qu’un but : nous administrer un vaccin et nous ficher, nous numériser pour mieux nous contrôler.

Oui, il y avait un plan et ce serait être bien naïf de penser que ceux qui ont le pouvoir n’ont pas de stratégie. Ce qui a amenés les dirigeants là où ils sont est le fruit d’une stratégie dont le seul but est de les amener là où ils sont justement, et d’y perdurer le plus longtemps possible. Leur seul souci, leur unique souci est de ne pas perdre le pouvoir, ce pouvoir pour la pratique duquel ils n’ont aucune, mais vraiment aucune légitimité. On peut bien changer les têtes, les têtes de mort sont interchangeables. Mais, il convient que ceux qui sont à la tête de ces têtes de mort ne perdent pas la tête. Nos marionnettes de la mort qui sévissent dans les palais républicains savent bien qu’ils sont parfaitement illégitimes. Mais, ce qu’ils détestent par -dessus tout, c’est de savoir que nous sommes nombreux, de plus en plus nombreux à le savoir. Ce sont ceux-là qu’il faut faire taire. Ceux-là, c’est nous. Et ce qu’ils craignent c’est que nous soyons contagieux ! La seule contagion qu’ils craignent, c’est la contagion de la vérité. Et nous sommes des bacilles de vérité, des bouillons de culture de vérité.

Mais, le combat sera long car comme l’écrit Balzac dans Illusions perdues : « Les belles âmes arrivent difficilement à croire au mal, à l’ingratitude, il leur faut de rudes leçons avant de reconnaître l’étendue de la corruption humaine ». Il faudra aux gens de vivre encore de terribles déconvenues, de radicales désillusions pour qu’ils croient au mal. Cela s’est toujours produit ainsi. Malheureusement.

De notre côté, il faut s’attendre à ce que nous vivions des jours difficiles tant que nous résisterons, tant que nous repousserons les griffes de la mort. La chasse aux sorcières, la chasse des sorcières que nous sommes, ne fait que commencer. Je n’utilise pas le terme par hasard, la chasse aux sorcières n’est pas une métaphore. Vont revenir et reviennent déjà les procès en sorcellerie, ce vent de folie qui avait touché toute l’Europe à partir du milieu du XVIe siècle jusqu’aux années 1630 environ. Et non pas au Moyen-âge comme ceux qui ont écrit l’histoire veulent nous le faire croire et qui sont les mêmes qui écrivent le récit contemporain. Non, c’est en plein développement de la modernité, en plein essor économique que ce délire a eu lieu. Et ce n’est pas l’Église qui a organisé tous ces procès. L’Église ne s’occupait que des religieux. Ce délire a accablé surtout des laïcs, souvent des parvenus, nouveaux riches terrorisés par ces femmes veuves souvent âgées qui avaient des pratiques et des mœurs venus d’un autre âge, des femmes qui respectaient avant tout les traditions et souvent misérables. J’ai lu beaucoup à ce sujet à une époque, et je voudrais vous conter un récit, un exemple édifiant qui vous permettra de comprendre pourquoi j’ose une telle comparaison, vous allez le voir. Voici l’histoire : dans un village, une vieille femme veuve et pauvre a pour voisin un fermier récemment « enrichi » et qui dispose de nombreuses bêtes. Un soir, elle se rend chez lui pour demander si elle peut ramasser dans son champ les bouses de vaches séchées pour s’en servir comme combustible de chauffage. Le paysan cossu refuse de lui donner ses précieuses bouses, et il chasse la femme de son champ. Quelques jours ou quelques semaines plus tard, plusieurs vaches du paysan tombent malade et meurent. Cela ne pouvait être que cette vieille femme. Alors le paysan se rend à la ville pour y quérir un juge qui voudra bien instruire un procès en sorcellerie. Contre monnaie sonnante et trébuchante, bien entendu ! Le juge, il fallait le payer, et il ne venait pas seul mais avec un scribe, un greffier. De plus, le plaignant devait le loger et le nourrir à ses frais. Alors, on voyait des procès se terminer sans jugement parce qu’il n’y avait plus d’argent pour faire face à la dépense !

Tiens ! L’argent ! L’argent déjà, l’argent encore, toujours l’argent. Remonter son cours jusqu’à sa source et vous trouverez bien des explications, toutes les explications peut-être. Hier comme aujourd’hui, les hommes et les femmes font ça, ils se vautrent dans leur mauvaise conscience et leur ordure parce qu’ils sont payés. Il y a beaucoup de juges aujourd’hui, les Tribunaux et les Juges sont partout aujourd’hui parce qu’il y a beaucoup, énormément d’argent. Président, ministres, députés, vous êtes des juges, l’Élysée, Matignon, Place Beauveau sont des tribunaux. Journalistes, éditorialistes, intellectuels de plateau de télé, vous êtes des juges. BFMTV, France 2, Le Monde, Libération, Le Figaro, sont des tribunaux. Youtube, Facebook, Tweeter, vous êtes des juges. Et internet est devenu un immense tribunal public. Ceux qui parlent et qui écrivent sont au service de l’argent parce qu’il y a pas mal d’argent à leur service. Serais-je ici, parmi vous, si depuis des années je touchais 10, 20 ou 30 mille euros par mois comme tous ces Haut-fonctionnaires, comme tous ces politiques, comme tous ces journalistes ? Je n’en sais rien. Et pour le dire franchement, j’en doute fort. J’aurais beaucoup trop à perdre. J’aurais de quoi me payer des tests ou un faux pass si je craignais de me faire injecter leur produit expérimental. L’argent me permettrait de vivre comme avant, mieux que d’autres, comme toujours. Et, je n’en sais rien ! Et à quoi bon spéculer ?

La corruption est partout. La corruption, c’est-à-dire la décomposition et le pourrissement, la falsification et l’avilissement, la dissolution et la destruction sont partout à l’œuvre. Nous vivons la fin de quelque chose. Comment voir autre chose dans notre époque quand ce sont les serviteurs de la mort qui dirigent la vie. Si le cadavre bouge encore, c’est parce qu’il n’en a pas encore fini de se putréfier, parce que la vermine n’a pas terminé son travail. Cette vermine qui ne sait pas qu’elle est vermine, qui ne sait pas qu’elle est le fruit de la pourriture qui la nourrit. Elle ne sait pas qu’elle est en train de s’autodétruire. Comme disait Lénine, « Le capitaliste vous vendra la corde avec laquelle vous allez le pendre ! ». Ceux qui mènent la danse macabre aujourd’hui sont comme ce scorpion qui traverse la rivière sur le dos de la grenouille et qui la pique pendant la traversée, parce qu’il ne peut rien y faire, parce que c’est sa nature.

Nous vivons des temps d’apocalypse, apocalypse qui signifie révélation. Terme religieux qui peut convenir aussi aux incroyants. Ce n’est pas la fin du monde mais la fin d’un monde. Certes, elle entraîne drames et tragédies. Et nul ne sait ce qui nous attend encore. Parce que la vermine va s’accrocher encore longtemps à son cadavre. Nul ne sait ce qui nous attend car nous ne savons pas encore ce que nous sommes capables de faire. Heureusement, je vois beaucoup de sorcières parmi nous ici, des sorcières avec leurs idées et leurs remèdes d’un autre âge. Des sorcières qui sont à l’image de Didier Raoult, figure emblématique, que des intellectuels salonnards et courtisans se sont permis de traiter de fou et qu’ils veulent brûler en place publique parce qu’il utilise un remède éprouvé, reconnu, utilisé et efficace depuis des décennies, un remède de « bonne femme », un remède qui ne coûte rien, un remède qui remet en cause le dogme progressiste. Oui, parce qu’hier, au XVIe siècle, comme aujourd’hui, bon nombre d’intellectuels se sont avilis dans la délation et le goût du sang, dans l’appel au meurtre. Toutes les valeurs sont inversées. Par exemple, l’OMS devrait changer de nom et s’appeler l’Organisation privée de la maladie quand c’est Bill Gates qui la finance en grande partie, celui qui appelle à la réduction de la population et qui finance un vaccin censé nous sauver ? Et c’est vous, ce sont nous les criminels, des assassins à qui on devrait faire des procès (on nous en a menacés lors d’un tractage sur le marché) parce que nous refusons leurs mauvais traitements. Nous serons bientôt désignés comme les responsables de la pandémie, ce discours est déjà à l’œuvre.

Ils ont toujours agi ainsi, ceux qui ont le pouvoir. Quand la réalité ne leur convient pas, il faut la changer, quand l’humanité ne leur convient pas, il faut alors changer l’homme et la femme ou éradiquer ceux que l’on traite d’inutiles. Ils pensent ainsi, on le sait depuis Malthus. Depuis plus de deux siècles, ce monde n’a trouvé un équilibre instable que dans la destruction et dans la mort. Un équilibre morbide. Eugénisme, fascisme, nazisme, stalinisme, libéralisme et aujourd’hui transhumanisme n’ont qu’un seul et même but : redéfinir l’homme, le changer et quand on ne peut pas le changer alors il faut l’enfermer ou même le liquider.

Les temps à venir vont être difficiles mais pas seulement pour nous parce que nous vivons la fin d’un siècle, qui est plus que la fin d’un siècle, le XXe qui s’est livré corps et âme à la mort. Et vous êtes, nous sommes les sorcières de ce temps parce que nous voulons louer la vie. Le XXe siècle n’est qu’un immense charnier qui n’aura eu de cesse de crier son effroyable slogan : « Vive la mort ! ».

¡Viva la muerte! (« Vive la mort ! »), c’est le cri lancé par le général franquiste José Millán-Astray lors du dernier discours public de Miguel de Unamuno en 1936. Écrivain et intellectuel, Miguel de Unamuno est député et recteur de l’université de Salamanque qui se trouve en zone franquiste. Il se lance dans une réaction improvisée sur la tournure indigne, « incivile » que prend la guerre et le pouvoir dictatorial.

Citons Miguel de Unamuno. « Le général Millán-Astray est un invalide [comme le sont hélas beaucoup trop d’Espagnols aujourd’hui]. Tout comme l’était Cervantès. […] Un invalide sans la grandeur spirituelle de Cervantès [qui] éprouve du soulagement en voyant augmenter autour de lui le nombre des mutilés. Le général Millán-Astray voudrait créer une nouvelle Espagne – une création négative sans doute – qui serait à son image. C’est pourquoi il la veut mutilée, ainsi qu’il le donne inconsciemment à entendre. […]. ».

MM. Macron, Veran, Castex, et tous les autres, et vous aussi M. Péricard, vous voulez créer une nouvelle France, une France mutilée parce que vous êtes vous aussi des invalides sans aucune grandeur spirituelle. Vous vous réjouissez de voir augmenter autour de vous les mutilés. Hier, vous avez multiplié les mutilés en empêchant les médecins de soigner ! Vous avez augmenté les mutilés en pratiquant l’euthanasie sur les malades. On ne leur rappellera jamais assez. Vous multipliez les mutilés, mutilés ceux que vous évincez de leurs métiers, mutilés, ceux que vous laissez à la porte des hôpitaux, mutilés ceux que vous privez de libertés, ceux que vous discriminez.

Mais, et je conclurai en reprenant la dernière phrase du discours de Miguel de Unamuno. « Vous vaincrez, mais vous ne convaincrez pas ». Oui, MM. Macron, Veran, Castex et tous les autres, et vous aussi M. Péricard, « vous vaincrez mais ne convaincrez pas ». Et, vous ne vaincrez que provisoirement, MM. Macron, Veran, Castex et tous les autres, et vous aussi M. Péricard, vous ne vaincrez que provisoirement parce que la nature a horreur du vide, et la nature a horreur de vous, parce que vous êtes le vide.

Note : Péricard était et est encore Maire de Saint-Germain-en-Laye

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